« Si le bébé humain acquiert un très gros cerveau à la naissance, c’est davantage en raison de mutations génétiques agissant très tôt au cours de l’ontogenèse qu’à cause d’un allongement de la durée de gestation. Le volume du cerveau reste modéré in utero, mais s’accroît à nouveau après la naissance jusqu’à l’âge de 10-20 mois ; c’est l’altricialité secondaire. »
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Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES) |
Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES)
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« Voici les caractéristiques de la reproduction communautaire chez Homo. Une particularité importante est la propension à confier de très jeunes enfants aux autres. Cela signifie qu’il y a peu de risques de maltraitance ou d’infanticide. Cela se fait dans le cadre des règles sociales au sein du groupe. Hormis les pères occidentaux de l’époque victorienne à la fin du XXe siècle et comme trop de ceux des grandes civilisations agricoles ou industrielles en général, encombrés de leur image machiste sous la pression de leurs pairs, les hommes aiment tenir un bébé, voire l’accaparer comme dans les différentes traditions dites de la « couvade ». Le père se promène avec le nouveau-né et, selon les coutumes qui ont existé en Occident il y a à peine quelques siècles, peut aller jusqu’à se substituer à la mère dans le lit ou la couche où elle a mis le petit au monde. Les pères pratiquant le portage des enfants connaissent des transformations hormonales avec la production de prolactine et de cortisol et une baisse du taux de testostérone. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le modèle du père « civilisé », du paterfamilias, distant du nouveau-né est loin d’être une règle universelle. Ne pas tenir un bébé ou se tenir à distance relèvent des formes de la virilité dans le cadre de codes de la domination masculine qui régissent à la fois les rapports entre les hommes et les attitudes envers les femmes. (Nous verrons comment ces comportements, notamment les violences faites aux femmes, sont des messages politiques inscrits dans les jeux de domination entre les hommes, les mâles.) Parmi les nombreuses sociétés dans lesquelles les pères s’occupent des nouveau-nés, on retrouve les plus guerrières, comme les Massaïs et beaucoup d’autres. Ce n’est pas parce que des hommes participent à des combats qu’ils ne peuvent avoir des relations affectives avec d’autres hommes (les hoplites grecs), envers leurs femmes (le chevalier courtois) ou leurs enfants. L’image du soldat viril indifférent à toute forme d’empathie ou d’affection reste une forme extrême et rare de machisme. »
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Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES) |
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« Son livre(La filiation de l'homme, Charles Darwin) traite de l’importance de la sélection sexuelle par rapport à la sélection naturelle(chez l'homme). Il en arrive à la conclusion que la première a joué un rôle certainement plus important dans les différentiations morphologiques et cognitives entre les femmes et les hommes et, contrairement à la majorité des espèces où les mâles sont plus beaux, ce sont les femmes qui le sont dans notre espèce. »
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Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES) |
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