« Gibbons et siamangs forment la famille des hylobatidés. Leurs « familles » se composent d’une femelle, d’un mâle et de plusieurs jeunes. Une « famille complète » comprend les deux parents, un très jeune enfant non sevré, un autre enfant sevré, un adolescent et un subadulte : donc de 2 – famille sans enfant – à 6 individus – avec tous les enfants possibles. Quand l’aîné se rapproche de la maturité, il est vivement incité à partir par le parent du même sexe. Les gibbons défendent farouchement leur territoire, chassant sans ménagement tout intrus. Les infidélités sont rares (surveillance du partenaire). Chaque matin, les deux adultes entonnent des chants puissants auxquels répondent leurs voisins. Tous ces éléments font que les gibbons entretiennent peu de relations sociales et affectives. Les séances d’épouillage restent limitées entre les adultes comme avec les enfants. Ils ne dorment pas dans le même nid. Les enfants ne jouent pas, et pour cause, avec des jeunes de leur âge. Le rôle du mâle adulte se limite à la défense du territoire. Il n’y a pas d’investissement parental du mâle, sauf chez les siamangs où les pères transportent leurs enfants et les épouillent. Les relations de dominance sont équilibrées, la femelle pouvant déplacer son compagnon ou inversement. Il semble que cela dépende plus du caractère des uns et des autres. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel pour la taille du corps ou des canines. Toutefois, chez quelques espèces la couleur de la toison diffère, blanche pour la femelle, noire pour le mâle. Ainsi va la vie, paisible, chez les gibbons et les siamangs. Cette lignée d’hominoïdes, séparée de celle des grands singes hominoïdes depuis 19 millions d’années en Asie, a été jadis plus diversifiée. Mais beaucoup d’incertitudes demeurent sur ses origines et son évolution. Nous retiendrons néanmoins que de fortes contraintes phylogénétiques s’exercent sur les systèmes sociaux des hylobatidés, qu’ils soient frugivores comme les gibbons ou folivores comme les siamangs. »
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Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES) |
Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES)
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« En travaillant sur la marche, j’ai découvert la coercition subie, en matière de déplacements, par les femmes, accusées de toutes les mauvaises intentions. Du temps de Darwin, une femme marchant seule dans la ville, surtout le soir, était soupçonnée de racolage et risquait d’être appréhendée. Ces situations persistent aujourd’hui dans une majorité de cultures. Darwin anticipe ce qui est bien compris de nos jours : un des enjeux majeurs pour l’humanité de demain repose en premier lieu sur l’éducation et la liberté des jeunes filles et des jeunes femmes. Rien de surprenant dans son esprit puisqu’il appartient à une famille dont le grand-père, Erasmus, militait contre l’esclavagisme et pour la liberté. Parmi ses relations, on trouve le philosophe William Godwin et sa femme, Mary Wollstonecraft, pionnière flamboyante des luttes féministes. »
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Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES) |
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« En Australie, il y a un siècle, les Arandas faisaient subir un terrible rite de passage à une jeune femme sur le point de se marier. Un groupe d’hommes l’emmenait dans les fourrés, lui infligeait une introcision (incision de l’entrée du vagin), puis un viol collectif. Après quoi, la jeune femme rejoignait celui qui deviendrait son mari, qui n’avait pas participé au cérémonial et, à partir de là, plus aucun autre homme que son époux ne pouvait avoir de relation sexuelle avec elle. »
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Pascal Picq
Et l'évolution créa la femme (OJ.SC.HUMAINES) |
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