« Les gens qui éprouvent le besoin impérieux de lire lorsqu'ils se trouvent au coeur d'une foule ou dans les transports en commun ne savent pas qu'ils adoptent un parangon de l'attitude autistique. ... La lecture est un repli sur le monde intérieur de l'imagination et de la représentation mentale ; en lisant un livre en public, on se coupe de la réalité qui nous entoure parce qu'elle nous agresse par ses bruits, ses odeurs, ses images, ses mouvements spasmodiques ; lire en public, c'est refuser le contact avec autrui. Bien sûr, lire un livre permet de passer le temps tout en se distrayant ou se cultivant. Mais au coeur de la masse mouvante du peuple, lire un livre équivaut souvent à protéger sa bulle individuelle, à fermer les frontières, à ériger des barrières et à tenir à distance les quidams indésirables. Et pourtant qui osera dire que lire est un comportement pathologique ? »
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David Vall
De chair et de marbre |
David Vall
De chair et de marbre
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« Tout ce qui est fait la nuit échappe aux règles et aux conventions du jour. Tout ce qui est dit la nuit se blottit dans une sorte de bulle protectrice dont chaque usager consent de manière tacite à taire l'existence. La nuit prodigue un succulent anonymat. »
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David Vall
De chair et de marbre |
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De chair et de marbre
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« L'amour, c'est une fuite de l'essence intime d'un être vers un autre. Ce peut être une chose magnifique quand cette fuite est réciproque et que les pertes d'un être se compensent avec ce qu'il reçoit de l'autre. C'est alors un mélange sublime, une alchimie fantastique. Mais avant d'être cela, c'est un abandon terrifiant, la confession de la plus complète et ravageuse des dépendances. L'amour est un aveu de faiblesse, la proclamation silencieuse ou au contraire à pleine voix du caractère incomplet de son existence propre et de la nécessité impérieuse d'y trouver un complément. »
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David Vall
De chair et de marbre |
David Vall
De chair et de marbre
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